ZONE ART (chronique)

ZONE ART (chronique) — “Femme-terre” de Dago: Le corps comme objet d’esthétique

L’artiste Ousmane Ndiaye Dago dédicacera son livre “Femme-terre” en pleine rue. Cela se passera le 14 mai prochain à 18h30 à la rue Salva x Parchappe, en marge de la Biennale des Arts africains contemporains de Dakar.

« Femme-terre » est un recueil de 175 pages des plus belles photographies de l’artiste photographe et designer Ousmane Ndiaye Dago. Il est traduit en plusieurs langues (Anglais, Italien et Français) et a été édité par la maison italienne “ Giampaolo Prearo ”. C’était à l’issue d’une participation remarquée aux dernières Biennales de Valence et de Venise. Le livre “ Femme-terre ” et précisément les photos de Dago sont accompagnées de commentaires de critiques d’art dont l’Italien Achille Bonita Oliva, curateur de la Biennale de Valence et ancien commissaire de la Biennale de Dakar.

L’originalité de Dago est évidente. Il propose des clichés de photographies représentant des femmes presque nues, mais recouverte d’un petit pagne cachant à peine leurs genoux. Un bout de tissus moulant ces corps recouverts d’argile donne une autre idée de l’esthétique du corps de la femme. Le corps recouvert d’argile exprime une sage pudeur qui n’en demeure pas moins pleine de cet érotisme dégagé par le corps à moitié nu des femmes de Dago. Son travail atteint pourtant une dimension exhibitionniste que le photographe fait vivre par procuration.

En dédicaçant son livre “Femme-terre” en pleine rue, Ousmane Ndiaye Dago sort bien évidemment des habitudes et prend quelques libertés en s’accrochant obstinément à la dimension créative. C’est en partenariat avec le mécène sénégalais Amadou Thiam que Dago va entreprendre cette manifestation qui fait penser à cette forme d’expression que l’on appelle “happening”. En fait Il y aura un décor dans la rue Parchappe (qui sera barrée pour l’occasion) et Dago promet de placer des mannequins dans ce décor avec le concours de la styliste Dasha Nicoué.

Le public aura l’occasion de visionner un film retraçant la méthode de travail du photographe. On retrouve avec une certaine satisfaction l’ex-sénateur Amadou Thiam qui a lancé une grande exposition du jeune peintre Sadia à la Galerie nationale d’art. Il va d’ailleurs profiter des “Journées du Sénégal”, en marge de la participation de l’équipe nationale de football au Mondial 2002, pour présenter des tableaux de Sadia en Corée et au Japon.

JEAN PIRES

Top!